Les métiers techniques du spectacle : le rigger

Les métiers techniques du spectacle : le rigger

01/12/2022

Nous inaugurons un nouveau dossier sur les métiers techniques du spectacle vivant : focus aujourd’hui sur le métier d’accrocheur-rigger. Le terme « rigger » est l’appellation anglo-saxonne en usage dans le secteur et signifie « gréer » (installer des cordages).

 

Les missions du rigger

Le rigger est le technicien chargé de lever, sécuriser, gérer et décrocher les installations, structures et moteurs afin de permettre par la suite l’accroche/décroche de matériels spécifiques (lumière, son, moteurs), d’éléments de décors ou d’artistes en vol.

Il exerce notamment des fonctions de préparation et d’organisation, de traçage au sol et de positionnement en hauteur, de montage et de démontage des matériels, de contrôle et de maintenance. Selon le plan d’accroche et le cahier des charges, il travaille au sol et/ou en hauteur.

 

La formation

Il existe un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) attestant de l’acquisition des qualifications spécifiques au rigging, que ce soit par la voie de la formation ou de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) : le CQP Accrocheur-Rigger, de niveau 4 (bac) reconnu par l’État. Dans le spectacle vivant, l’autorité qui crée et délivre les CQP est la Commission Paritaire Nationale Emploi Formation du Spectacle Vivant – CPNEF SV.

Des organismes de formation agréés permettent de préparer cette certification en 180 heures : CFPTS, Rig’Up, Arkalya, CNAC. Pour obtenir le CQP, les stagiaires doivent disposer du brevet de sauveteur-secouriste du travail et avoir suivi une préparation à l’habilitation électrique BS-BE manœuvre.

A noter : Obtenir le CQP n’est pas obligatoire pour exercer en tant que rigger mais l’article R 4323-55 du Code du Travail impose une obligation de formation pour les salariés mettant en œuvre des appareils de levage. Les employeurs doivent ensuite délivrer au personnel une autorisation de conduite correspondante.

 

                                                                                                                   Crédit photo JY Vignon

 

L’insertion professionnelle

Les débouchés sont évidemment possibles dans le spectacle vivant (concerts de musique, théâtre, cirque, arts de la rue, danse,…) et l’évènementiel mais aussi les parcs d’attractions, le sport, l’audiovisuel-cinéma. C’est un métier recherché : le taux d’insertion à 6 mois est ainsi de 98% (source RNCP).

Les riggers exercent principalement en tant que salariés intermittents du spectacle et majoritairement à temps partiel. Ils ont fréquemment d’autres activités, principalement en tant que techniciens dans le domaine plateau/scène/chapiteau (source CPNEF SV).

 

Témoignage : rencontre avec Jean-Yves Vignon (Jeewaï)

« Je m’appelle Jean-Yvon VIGNON, mais la plupart des gens me connaissent sous le sobriquet de Jeewaï.

En parallèle de mon métier de sondier, je me suis formé ces trois dernières années aux travaux en hauteur, au montage d’échafaudages, puis sur le CQP rigger en février 2021 chez Rig’Up Formation à Couéron.

Après avoir fait du son pendant une quinzaine d’années, je suis passé au rig pour plusieurs raisons.
Titulaire d’un BTS de conception mécanique, j’avais envie d’appliquer mes compétences au service du spectacle vivant.
Cela m’a amené progressivement à participer à résoudre des problématiques inhérentes au levage et à l’accroche de structures dans des environnements adaptés, ou pas, autant dans l’évènementiel que le spectacle vivant, et, par la suite, diriger ces chantiers.
La seconde raison à cette « reconversion » est évidemment celle de la demande croissante de riggers sur les chantiers, partout en France, voire même à échelle européenne. La discipline tend de plus en plus à se professionnaliser. Beaucoup de riggers aguerris repassent par la case CQP des années après avoir commencé à exercer, car la profession exige de plus en plus l’acquisition de cette formation qualifiante.

Ce métier demande beaucoup de rigueur physique et mentale. Il faut avoir de l’endurance, et surtout, être à l’aise en hauteur, voire à grande hauteur, certains chantiers atteignant plus de 40m de haut. On y reste souvent plusieurs heures, sur les structures, en nacelle, ou même en suspension au-dessus du vide. C’est important aussi d’avoir les notions de calculs de charges, qui sont souvent conséquentes. On accroche souvent 20T voire plus de matériel dans les salles format Zénith ou Aréna aux plafonds.

Bref, si vous n’avez pas froid aux yeux, que vous aimez voir le monde d’en haut et que vous avez une bonne condition physique, n’hésitez pas à vous former ! Le Certificat de Qualification Professionnelle Rigger est accessible via Afdas ou pôle emploi entre autres. Ce métier est vraiment fascinant et satisfaisant ! »

 

Pour aller plus loin

Site de la CPNEF SV : ICI

Fiche RNCP du CQP d’accrocheur-rigger : ICI